Le projet débute à la fin des années 2006, et le mandat en début 2007.
Le mandat comportait trois volets; d’abord le volet CHUM, puis le volet Université de Montréal (UdeM) et enfin le volet RUIS. Les objectifs du mandat UdeM se résumaient à rapprocher, créer des liens formels entre les divers services de neurochirurgie dans une optique d’unité académique au plan de la formation et de la recherche, et éventuellement de fonctionner en mode de répartition et complémentarité d’expertises médicales sur le plan clinique.
Lors des rencontres (fin 2006) avec le directeur du Département universitaire de chirurgie, Dr Gilles Beauchamp, le doyen de la Faculté de médecine, Dr Jean Rouleau, le directeur du RUIS de l’UdeM et aussi directeur général du CHUM, Dr Denis Richard Roy, il apparaissait évident au soussigné (Jean Guy Villemure), qu’une structure universitaire regroupant tous les services était essentielle pour atteindre les objectifs, et que la création d’une Division de neurochirurgie au sein du Département universitaire de chirurgie allait fournir cette entité. Il était évident que la création d’une telle structure ne garantissait pas les résultats, mais s’avérait une première étape d’un processus s’échelonnant sur plusieurs années; comme les services de neurochirurgie étaient indépendants les uns des autres, l’apparition d’une telle structure qui visait à unifier pouvait être perçue comme une menace aux habitudes établies.
Dès la première proposition de la création d’une Division au directeur du Département universitaire de chirurgie, le Dr Beauchamp montra une ouverture, bien qu’il n’y eût pas de telle structure existante au Département; les services d’orthopédie jouissaient d’une structure rassembleuse sans toutefois être une Division.
Dans les premiers mois de 2007, Jean Guy Villemure rencontra les neurochirurgiens des divers services affiliés à l’UM (HSJ, CHUM, CHRTR, HSCM, HMR) pour leur exposer la proposition de structure et les principes de l’organisation fonctionnelle. Jean Guy Villemure bénéficia tôt et au cours des années suivantes, des précieux conseils du Dr Claude Mercier, avec qui il y eu beaucoup d’échanges ainsi que des représentations, entre autres auprès de la FMSQ afin de bénéficier du programme de bonification de la pratique (24 mesures d’affaires) mis en place en 2010 par la FMSQ; cette démarche s’avéra vaine bien que les représentants de la FMSQ saluassent la démarche.
Au printemps 2007, le Dr Luc Valiquette succéda au Dr Beauchamp à la direction du Département universitaire de chirurgie; il croyait à la gouvernance par Division au sein de son département, et rapidement incita toutes les spécialités à joindre son concept et à formuler une Charte propre à chacune des spécialités mais élaborée sur une trame commune. La Division de neurochirurgie fut la première à soumettre sa charte et fut rapidement reconnue comme Division par le Département de chirurgie, tel que publié par le directeur Dr Luc Valiquette dans le Fil chirurgical de septembre 2007; l’orthopédie y figurait également. Au cours des cinq années subséquentes, les autres spécialités ont aussi adopté ce système de gouvernance.
La Division créa un Comité exécutif regroupant un représentant de chaque service, ainsi que le directeur du Programme de formation (Alain Bouthillier) et la directrice de la recherche (Marie-Pierre Fournier-Gosselin); C. Mercier et Jean Guy Villemure en faisaient partie d’office; ceci fut le premier lien entre les services.
Le directeur de la Division (Jean Guy Villemure) achemina et présenta au Comité directeur du Département universitaire quelques dossiers en vue de recrutements (pour chacun des services montréalais) ou de promotions.
Jean Guy Villemure considérait important que le regroupement ne s’attarde pas seulement aux aspects académiques, mais tienne compte de la pratique neurochirurgicale au sein du RUIS de l’UdeM qui comptait la population la plus nombreuse parmi les 4 RUIS, soit 3,200,000 habitants. La vision, partagée par les instances académiques et politiques de l’époque, était celle d’une organisation fonctionnelle au plan clinique avec une approche populationnelle i.e. répartition entre les services de la population d’un territoire donné pour les activités neurochirurgicales générales, et complémentarité des services pour les activités d’expertise, telles la traumatologie, l’oncologie, le vasculaire malformatif, la pédiatrie,…Cette facette touchant la répartition d’activités cliniques prendra certainement plusieurs années avant de se consolider bien que des centres d’expertise soient déjà identifiés en ce qui concerne la traumatologie, la neurochirurgie pédiatrique, la neurochirurgie vasculaire, la radiochirurgie et la neurochirurgie fonctionnelle.
Le regroupement, dans le respect et la reconnaissance des individualités, n’aura que des répercussions positives au plan académique, clinique et politique.
par Jean Guy Villemure, MD, FRCS(C)