C’est déjà la fin de l’année académique 2017-2018. Une période caractérisée par nos efforts quant à l’introduction de la formation par compétences dans nos programmes et par des changements dans nos institutions soit principalement la fusion du CHUM. Malgré ces difficultés, plusieurs professeurs ont obtenu une promotion universitaire et quelques- uns de nos jeunes chercheurs ont obtenu des bourses de cliniciens chercheurs. Mes sincères félicitations à tous ceux et celles qui démontrent du succès dans cette recherche de l’excellence.
Les examens du Collège royal sont en cours pour nos finissants dans tous nos programmes. Nous leur souhaitons la meilleure des chances et surtout un excellent début de carrière professionnelle ou une excellente année de formation complémentaire selon le cas.
Maintenant, l’année 2018-2019 nous réserve des défis encore jamais rencontrés dans nos milieux et au département. D’abord, la formation par compétences, avec ses demandes particulières à l’enseignant, s’étend aux résidents du tronc commun et d’urologie. Ensuite, nous ne recevrons que 14 nouveaux résidents dans tous nos programmes de formation en chirurgie en juillet 2018. À ma connaissance, jamais dans l’histoire du département, un nombre si faible de résidents aura débuté une formation en spécialités chirurgicales. Quelles en seront les conséquences dans l’avenir?
Au-delà d’une pénurie annoncée de chirurgiens de toutes les spécialités confondues pour desservir la population du Québec, les effets sont aussi nombreux quant au fonctionnement de nos hôpitaux universitaires et de nos salles d’opération. Premièrement, les listes de garde des résidents, s’il y en a bien une, seront incomplètes et remplies de périodes (nuits et fin de semaine) non couvertes. Deuxièmement, l’assistance en salle d’opération est difficile à planifier surtout pour les cas urgents de nuit et de fin de semaine. Finalement, les grandes unités d’hospitalisations cliniques seront elles aussi à découvert par les résidents et donc sous la responsabilité des professeurs.
Que faire dans ce contexte? Il faut d’abord mieux structurer et financer nos programmes de fellowship. Établir ceux-ci sous forme de DES (Diplôme d’étude spécialisée) est une bonne approche servant à officialiser cette formation. L’excellence s’enseigne aussi aux étudiants à l’international et nous avons beaucoup à offrir à l’extérieur. Nous devons aussi intégrer les infirmières spécialisées dans nos cliniques et dans nos unités de soins. Elles et ils sauront épauler les soins cliniques à nos patients et appuyer notre recherche. Nous avons aussi besoin d’aide dans nos salles d’opération. Peut-on rêver au modèle de certains collègues canadiens qui ont de l’aide d’assistants médecins’ (physician assistants) bien formés dans leur spécialité? Pour cela, il faut sensibiliser nos associations de spécialités et la FMSQ afin que ce dossier évolue dans les instances du gouvernement.
Les prochains mois seront remplis de défis, non seulement en regard de nos étudiants et de l’enseignement à dispenser mais aussi de nos propres conditions de travail. L’érudition, l’enseignement, la recherche et le rayonnement sont les conditions sine qua non d’une carrière académique. Toutefois, il nous faudra faire preuve d’une grande imagination et de beaucoup de créativité afin d’établir les conditions gagnantes au développement de tous les aspects de cette carrière académique. Cette dernière aux dépends d’une charge de travail clinique plus envahissante que jamais. Le défi est là, je ne doute pas qu’ensemble et une fois de plus, nous trouverons des solutions. Ne l’oublions pas, nous avons comme responsabilité de former la prochaine génération de chirurgiens du Québec. Ce sera dans des conditions plus difficiles que jamais.