Lorsqu’en 2015, le Ministre Gaëtan Barrette a décidé de procéder à une fusion de différentes plateformes médicales afin d’améliorer la performance des hôpitaux du réseau et de rentabiliser les coûts d’opération, un vent de scepticisme s’est levé dans le milieu médical.
Toutefois, à l’hôpital du Sacré-Cœur de Montréal, le Département de chirurgie se souvenait qu’au début du siècle, le gouvernement en place à l’époque avait déjà voulu procéder à des fusions interhospitalières et notre administration avait alors planché sur un projet de fusion… qui est tombé à l’eau de par un changement de philosophie du Ministère de l’époque.
Fort de cette expérience, et témoin des difficultés qu’avaient vécues les hôpitaux qui devaient constituer le CHUM de Montréal, nous avons plongé tête baissée dans ce projet qui nous paraissait très prometteur.
Du point de vue chirurgical, l’hôpital du Sacré-Cœur de Montréal s’est vu associé aux hôpitaux Jean-Talon et Fleury pour constituer le CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal. Ayant rapidement saisi les avantages de pouvoir bénéficier de trois sites chirurgicaux, les services chirurgicaux des 3 sites, sous la conduite du chef de Département du site Sacré-Cœur, ont rapidement mis leurs efforts en commun afin d’arriver à une amélioration du fonctionnement des 3 blocs opératoires, une diminution des listes d’attente en chirurgie et une assurance de pouvoir opérer les cas de cancer dans les délais imposés.
Depuis la fusion, grâce à une utilisation plus rationnelle du temps opératoire sur les 3 sites, les délais d’attente à 6 mois ont considérablement diminué, et ce, pour les 3 sites. Par exemple, entre les années 2013-2014 et les années 2016-2017, le nombre de patients en attente d’une chirurgie d’un jour est passé de 13,5% à 6,9%, d’une chirurgie de la hanche, de 3,8% à 0%, et d’une chirurgie de la cataracte, de 2,3% à 0,5%.
Mais le travail de reconstruction est loin d’être terminé.
Afin de répondre à ses missions de soins primaires et secondaires à la population, ainsi que de soins tertiaires et quaternaires et d’assurer son rôle de partenaire dans la mission universitaire de l’Université de Montréal, le CIUSSS du NIM doit pouvoir optimiser encore les ressources dont il pourrait disposer, sur ses différents sites.
- L’hôpital du Sacré-Cœur de Montréal
Reconnu comme Centre tertiaire en traumatologie, l’HSCM doit pouvoir compter sur l’expertise de toutes les spécialités chirurgicales et doit donc leur fournir du temps opératoire, sur un ou plusieurs sites.
Pour son rôle tertiaire ou quaternaire, l’HSCM possède une expertise reconnue dans les services suivants :
- la chirurgie cardiaque et la chirurgie de l’aorte thoracique ;
- la chirurgie orthopédique spécialisée en bassin et membres ;
- la chirurgie de la colonne ;
- la chirurgie bariatrique et minimalement invasive ;
- la chirurgie maxillo-faciale avec les services de plastie et ORL ;
- la chirurgie thoracique dans le traitement du cancer du poumon ;
- enfin, la chirurgie robotique en chirurgie générale et bariatrique, en chirurgie urologique et en chirurgie cardiaque.
Comme plateau technique, le site HSCM pourrait et devrait disposer idéalement de 14 salles d’opérations.
- L’hôpital Jean-Talon
Afin de maintenir son rôle d’hôpital communautaire, le site Jean-Talon peut s’appuyer sur les services de chirurgie générale, gynécologie, plastie, ORL, maxillo-faciale et urologique.
En plus, le service d’orthopédie y est reconnu pour ses interventions d’arthroplastie et le service de chirurgie bariatrique de l’HSCM y opère des cas nécessitant des hospitalisations de 12 ou 24 heures, avec surveillance respiratoire.
L’HJT dispose de 5 salles d’opérations.
- L’hôpital Fleury
L’ HF joue un gros rôle d’hôpital communautaire, principalement en chirurgie générale, gynécologique et orthopédique.
L’HF est de plus le centre majeur de chirurgie d’un jour pour tout le CIUSSS du NIM, rôle qu’il partage en partie avec la clinique Rockland MD, partenaire de l’HSCM depuis nombre d’années déjà.
L’HF dispose de 5 salles d’opérations.
Afin de pouvoir bénéficier pleinement de ces ressources, il est essentiel que TOUS les chirurgiens des 3 sites du CIUSSS du NIM se sentent partie intégrante du CIUSSS, et c’est ce qui nous permet à tous d’avancer en profitant des expertises de chacun.
Afin de maintenir les plus hauts standards de pratique, nous avons l’intention de mettre en place, dans un avenir très rapproché, un système de « boîtes noires » dans toutes les salles d’opération, ce qui devrait servir, tant à l’enseignement qu’à l’application des meilleures pratiques en chirurgie, et au maintien des relations de travail harmonieuses entre les différents partenaires du réseau.
par Dr Ronald Denis
Chef du Département de chirurgie du CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal