Le Mentorat
La journée de la recherche du département constitue un point majeur de rassemblement pour tous les membres du département. Cette journée est une opportunité de réseautage pour les professeurs, résidents, fellows et étudiants du département. Les travaux présentés nous permettent de réaliser la diversité ainsi que l’effervescence de nos différents milieux académiques. Derrière chaque présentation se cachent de nombreuses heures de préparation rigoureuse. Ces travaux soulignent le rôle de mentor que doivent assumer les professeurs de chirurgie.
Le philosophe britannique Michael Oakeshott enseignait que chaque activité repose sur deux type de connaissances : technique et pratique.
La connaissance technique peut être acquise par la lecture, les règles et l’application de principes. La croissance, de la connaissance technique est ainsi fondée sur l’acquisition de l’information, et non sur l’acte de performer.
La connaissance pratique, n’existe quant à elle que dans l’action, elle n’est pas formulée par les règles. Cette connaissance n’est transmise que par l’expérience et à travers la communauté.
La chirurgie représente ainsi un exemple parfait de symbiose entre ces deux modalités. C’est un solide amalgame de « savoir que » et de « savoir comment ». Le mentor attentionné se doit de judicieusement doser ces deux aspects pour faire progresser harmonieusement ses élèves. C’est ainsi que la prise progressive de responsabilités clinique sera inculquée.
Certaines personnes aiment à compliquer leur enseignement. Si un mentor se perd dans ses explications d’un concept, on peut assumer certains faits.
Soit qu’il ne maitrise pas son sujet, soit qu’il souhaite se donner de l’importance, ou finalement qu’il ne se rappelle de l’expérience agréable qu’est l’apprentissage.
Un bon mentor, doit se concentrer sur des choses simples qui facilitent la tâche. Il visera à ne pas donner des instructions ou des conseils sur des activités qui mettent en relief sa supériorité sur son étudiant. Il favorisera la compréhension et le partage de la connaissance. Toutefois, on ne peut pas toujours atteindre la simplicité, parfois les choses complexes doivent être appréciées dans leur complexité. On peut malgré tout, rechercher la clarté. Le bon mentor respecte la complexité, mais il a appris à distinguer l’essentiel de la distraction, il peut ainsi offrir la clarté.
En résumé, le meilleur mentor maitrise deux réalités: premièrement, il connait le défi qui est rencontré et deuxièmement, la personne qui doit y faire face. Le mentor qui ne connaît seulement qu’une seule de ces réalités peut être bon, mais jamais exceptionnel.
Bonne lecture du Fil, et meilleur succès à tous les participants de la journée de la recherche!
Michel Pellerin, MD
Éditeur