Révolution du cœur mécanique
À l’en croire, une nouvelle révolution est en marche, celle du cœur mécanique. Pourquoi? Parce que la demande de greffes est en hausse – la population vieillit – et que les cœurs disponibles sont en baisse, explique le Dr Carrier, aussi directeur du Département de chirurgie de l’Université de Montréal. Témoin et acteur de l’évolution de la chirurgie cardiaque, ce «p’tit gars du Lac-Saint-Jean» a assisté en 1985, en Arizona, à la première transplantation réussie d’un dispositif d’assistance ventriculaire, un système qui se greffe au cœur de manière à l’assister dans l’exécution de ses fonctions motrice et circulatoire.
«Le cœur artificiel est la voie de l’avenir», estime Michel Carrier. De nos jours, les appareils CardioWest, HeartMate II, Thoratec et Novacor règlent le problème de la rareté des cœurs à greffer. Mais en partie seulement, car ils ne sont pas assez perfectionnés pour durer aussi longtemps qu’un bon vieux cœur humain. «Il s’agit, en général, d’une solution provisoire avant la greffe cardiaque», indique le chirurgien.
Longtemps réservés aux patients en attente de cet organe vital ou à ceux qui ne peuvent subir de greffe, notamment parce qu’un cancer leur interdit les traitements antirejets, les cœurs artificiels de nouvelle génération, avec la miniaturisation, pourraient bientôt avoir une durée de vie de 15 ans, soit le temps moyen d’une greffe traditionnelle. Conçus avec des matériaux biocompatibles, ce qui élimine tout traitement antirejet, et dotés d’une pile qui garantit une autonomie de plusieurs heures, ces appareils représentent un formidable espoir pour les 50 000 nouveaux cas d’insuffisance cardiaque grave diagnostiqués chaque année au Canada.
Source : Le Devoir