Bravo, vous êtes chirurgien.nes!
La fin d’une résidence nous donne une solide confiance dans l’application de nos connaissances. La chirurgie est une discipline complexe qui permet de maintenir la vie, ainsi que sa qualité. La maîtrise des connaissances chirurgicales se concrétise dans l’exécution de gestes techniques raffinés et délicats qui corrigent une condition morbide.
Le privilège absolu, de pratiquer une intervention chirurgicale sur un être humain semblable à nous, repose sur une relation de confiance totale entre deux individus : Nous et notre Patient.
Le jour de votre graduation, le Collège des médecins reconnaît votre compétence et vous confère une liberté et une autonomie professionnelle exceptionnelles. Ces privilèges toutefois sont intimement liés à une responsabilité de nos actes : totale, inéluctable et indéfectible dans le temps.
Le filet de sécurité, la bouée de sauvetage, que représentait votre structure d’enseignement est disparu. Vous nagez librement dans l’océan. Lorsque vous rencontrerez votre premier patient, il faudra qu’il ressente une grande confiance en vous, et vous aurez aussi à inspirer une compassion rassurante à son égard. Il sera le n=1 de votre expérience professionnelle. Cette sensation vous marquera. Il pourrait s’agir d’un cas électif relativement simple ou d’une chirurgie complexe, d’urgence. Vous vous en souviendrez toute votre vie.
Une succession de scénarios cliniques vous seront exposés au fil de votre carrière. L’évolution clinique de vos interventions ne sera pas toujours exactement comme vous aviez prévu. Chaque cas nécessitera une introspection personnelle. On ne peut en chirurgie, blâmer, ou se terrer devant l’inefficacité d’un médicament contrairement à nos collègues des disciplines médicales. Notre niveau de responsabilité personnelle est extrêmement élevé.
La perfection est une impossibilité temporelle. Toutefois, l’excellence : faire de son mieux en tout temps est une très belle occasion de croissance. Elle permet de nous améliorer continuellement en acceptant de réfléchir sur nos erreurs, en les intégrant, et les acceptant, et en les corrigeant. Notre attention repose alors sur le processus, et non seulement sur le résultat. L’échec n’est pas une défaite, mais une occasion d’acquérir la maturité. L’échec n’est donc pas synonyme de défaite, car seul n’est vaincu que celui qui abandonne.
Permettez-moi de vous souhaiter un début de carrière qui se fond à la hauteur de vos attentes. Vous êtes prêt.es à accomplir votre destin, et à modifier celui de vos patients dans les plus nobles règles de notre art. Demeurez toujours intégralement ouverts d’esprit, et intégralement transparents. Ces deux principes fondamentaux vous permettront de grandir au fil du temps et de garder les pieds sur terre lorsque les conditions seront tumultueuses.
Dr Michel Pellerin
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